jeudi 8 octobre 2015

Perception de la vie

8 octobre 2015


Malgré une très bonne nuit, je ne me suis levé de mon lit que vers 16H00. A présent il est 21H00, je ne sais combien de temps je vais rester encore dehors. Aujourd'hui je n'ai vraiment rien à raconter sur moi-même, je ne me pose aucune question, je suis juste dans l'attente de la suite de mon aventure médicale.

Ma belle-mère a intégré la maison de repos médicalisée où elle devrait finir ses jours. Mon beau-père a demandé à l'oncologue combien de temps elle lui donnait encore à vivre. Quelques semaines, voici ce que fût sa réponse. Bref, une réponse guère réjouissante, non, mais comme l'a dit Cynthia, à quoi pouvait-on s'attendre d'autre ?

La mort, la maladie est omniprésente dans mon environnement. Avant-hier encore, un épicier de mon quartier, Ali que je connais depuis trente ans, passait des examens cardiologiques. L’après-midi même il était hospitalisé et subissait une intervention chirurgicale afin de lui déboucher deux artères à cause de cholestérol. Il doit repasser sur le billard dans dix jours pour deux autres artères. Quelque part il a eu de la chance, cela a été pris juste à temps, mais immanquablement cela va l'affaiblir. Il en va de même de Tony bien sûr. Même si depuis sa greffe le cancer lui fou la paix, il n'en subit pas moins les complications physiques de cette greffe. Enfin, je vois ma mère dont les forces diminuent fortement, ne plus du tout avoir l'énergie d'antan. Là, c'est l'effet de la vieillesse, elle a 73 ans, et le moindre truc qu'elle chope l'a met KO.  Oui, avant d'avoir mon cancer, je ne voyais qu'une partie de notre monde. Pour moi il n'y avait que de la vie, même si elle était misérable dans mon regard, même si c'était une vie en voie de fin, comme celle de mon grand-père maternelle à laquelle j'ai assisté de jour en jour, après l'opération d'une artère, opération pendant laquelle il a attrapé je ne sais quel microbe ou virus qui a eu reçu de lui. A présent, ce n'est plus ainsi. Quelque soit l'age de l'individu, je ne vois en lui qu'un chemin inéluctable vers la mort, même s'il n'en a pas pleinement ou pas du tout conscience. C'est l'autre revers de la médaille, à la différence que la vie n'est qu'une succession de moments éphémères, temporaires, alors que la mort semble être un moment éternel, qui est et perdure, quelque soit l'état de détérioration de notre corps. Aussi, si hier je voyais la maladie comme surtout handicapante, quelque soit la maladie, je voyais par dessus cette dernière le corps lutter pour vivre, donc la vie à l’œuvre pour perdurer le plus longtemps possible. A présent, je vois la maladie, quel qu’elle soit, comme un facteur de diminution de nos facultés et de notre temps de vie. Bref, c'est plus le processus de mort, sa logique que je vois à l’œuvre, que le processus de vie. La mort, cette énigme, a raison de tout, tôt ou tard.

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